Ecrire, c’est porter sa voix sur le papier et la laisser résonner dans la magie de la langue et des ses détournements avec celles de ceux, illustres ou moins illustres, qui nous ont précédé. En cela l’écriture est un acte révolutionnaire personnel : elle relève d’une histoire – nous n’écrivons jamais que perchés sur les épaules de géants qui se sont tenus là avant nous – en même temps qu’elle s’en affranchit. L’écriture se renouvelle sans cesse entre ce qu’elle doit à la tradition et ce qu’elle laisse à l’audace.
On n’apprend pas à écrire comme on apprendrait à compter. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières d’écrire tant que la générativité de l’acte est honorée d’un lecture. Pratiquer l’écriture créative ce n’est donc pas revenir à l’école mais prendre au contraire le détour buissonnier de l’atelier, cet endroit où l’imaginaire rencontre la grammaire, pour se bercer de la poésie des sons en creusant à même la veine des mots et des sens qui surgissent.
Un atelier d’écriture est en cela un lieu de bousculades. Dans le cocon d’un groupe accordé à partager dans l’amitié ses créations, laissez vous donc porter par l’inspiration d’une consigne, enflammer par l’étincelle d’un déclencheur, initier par la promesse d’un incipit. Enchaîner un mot devant l’autre et ainsi de suite jusqu’à la virgule, parfois au point final, qu’importe l’académisme, pour récolter les petits et grands bonheurs d’un texte, d’un poème ou d’une histoire qui prend forme par votre voix de conteur. Un conteur que vous ignoriez être…