Pour des objets littéraires bien L.é.C.H.é.S
La littérature n’est pas notre métier. Nous y sommes venus par passion. Cette même passion qui pousse à partager l’amour des mots, des sens et des histoires d’un autre endroit que celui du calcul.
Chien Léchant oblige, nous avons donc confié la direction éditoriale de notre collection à une professionnelle du flair. Elle est intraitable lorsqu’il s’agit d’inspirer ou de débusquer des œuvres et des projets qui ont du chien. Véritable bête de travail, elle ne s’arrête jamais de chercher et peut parfois creuser jusqu’à l’os !
Son seul mot d’ordre : vous rapporter des objets littéraire bien L.é.C.H.é.S pour reprendre les six critères qui, combinés, font la patte du Chien Léchant…
comme Lyrique
Passion oblige, nous croyons que l’expression littéraire, sous toutes ses formes, est un acte de résistance du vivant. C’est cette vitalité de choisir se tenir debout par la langue, surtout quand celle-ci est bien pendue, que nous prenons plaisir à célébrer ici avec une exultation non consommée. Oh, certes, il n’y a pas que du beau à dire tout comme il n’y a pas d’ombre sans lumière. A trop parler des ombres – ce qui peut comporte une certaine jouissance – n’en oublions l’essentiel. Le verbe haut se porte en l’air avec sa part de lumière.
Le lyrisme est le développement d’une protestation.
Paul Éluard
comme éclectique
Il existe deux types de renifleurs : les sangliers et les renards. Les premiers creusent et ne cèdent rien du pré carré qu’ils se sont choisis comme territoire d’exploration. Les seconds furètent, se laissent porter par la curiosité qui vient saisir leur sens de découvertes aussi diverses que disparates. Ne pas se donner de fil à suivre, se refuser à revendiquer la moindre expertise, mais préférer au contraire cultiver la curiosité et l’esprit d’association qui tient tous nos sens en éveil, c’est une façon de résister au cloisonnement des choses. Le renard est aussi, à sa manière, un Chien Léchant.
Un éclectique est un navire qui voudrait marcher avec quatre vents.
Charles Baudelaire
comme Coruscant
Non pas la capitale d’un empire galactique mais un style qui, à l’image de ce mot, incarne l’étincelance d’un registre lexical rare et particulier. Revendiquons ensemble le plaisir de célébrer la langue française dans toute sa richesse et sa diversité, où les archaïsmes, les néologismes, les parlers dialectaux, l’usage d’un vocabulaire soutenu, et les détournements de sens viennent à point pour qui veut s’amuser de la plasticité infinie du langage.
J’ai le cerveau plein de ces vents et de ces coruscantes vagues qui hennissent.
Paul Valéry
comme Humaniste
Avec le départ hors de notre perspective des Dieux et des Fées, l’enchantement du monde ne va plus de soi. Il ne reste que l’Homme pour lui donner un sens et dépasser sa simple subsistance. L’amour du langage, le goût d’une belle histoire, la résonance d’une émotion ou l’esthétique rythmique et sonore d’un poème sont autant de consistances qu’il n’appartient désormais qu’à nous d’honorer ensemble. Tel est l’horizon que nous vous proposons de déplier avec vous…
L’humain et un corridor et tout humain pleure son ciel disparu. Un chien sait cela et c’est pour cela que son affection pour l’humain est infinie.
Wajdi Mouawad
comme écosophique
Il existe une voie entre l’angoisse climatique et le déni. Une voie qui cherche non pas à opposer mais à réunir science, poésie, action et contemplation sous un même regard. La voie de l’écosophie est celle d’un rapport au réel «qui se connaît lui-même, à travers ces différents modes de perception, de réflexion, d’affection et d’intuition» pour reprendre les mots de Jean-Yves Leloup.
La littérature qui nous porte est celle qui donne voix à cette voie écosophique. Nous choisissons d’inscrire nos modestes et éphémères efforts littéraires, artistiques et éditoriaux au service du vivant, sous toutes ses formes. Notre sauvagerie n’est pas celle de la dominance illusoire de l’égo sur la nature mais celle de leur apprivoisement mutuel. Ecrire, c’est aussi un manière de prendre place paisiblement dans le tumulte d’une époque, dans la complexité fragile d’un écosystème et de se joindre aux chants du monde.
La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre.
Chief Seattle
comme Singulier
La beauté d’une œuvre c’est de parler de ceux qui la portent. De témoigner de la diversité des histoires humaines et de l’infinité de notre imagination. Qu’auraient elles donc à raconter, ces histoires, si elles ne cherchaient qu’à se ressembler au nom d’une illusoire recette du succès ?
Au Chien Léchant nous ne faisons pas servitude aux tendances et modes littéraires du moment. Si vous cherchez la gloire, la fortune, les honneurs et la célébrité vous ne les trouverez avec nous que par l’effet du hasard le plus involontaire. Ici, nous préférons soutenir l’émergence de ce qui vous est singulier, de ce qui rend votre voix si unique. Sil existe des espaces d’expression où votre authenticité peut être entendue sans s’escamoter, nous espérons en être.
Soyez vous-même, les autres sont déjà pris.
Oscar Wilde